Plongeon dans l’Acide Lyrique pour mourir de rire

Les spectacles gratuits proposés à travers le département par les « 31 notes d’été » du conseil général haut-garonnais feront étape ce soir jeudi 6 août à 21 heures au jardin public villefranchois (repli au foyer rural en cas d’intempéries). La compagnie toulousaine Acide Lyrique créée en 2003 y donnera un récital désopilant et hilarant baptisé d’un poil loufoque « Opus à l’oreille ». Ici, l’autodérision grandiloquente a été poussée à l’extrême tessiture pour faire écho au sens premier porté par cette troupe de joyeux lurons qui est de « porter un regard parfois grinçant, parfois tendre sur cet être unique qu’est le chanteur avec son narcissisme, sa fragilité, son excentricité…. »  risibles aux entournures. A la lecture du répertoire déroutant et détourné, l’on plonge illico les zygomatiques dans l’ambiance déjantée de ces quatre larrons en gamme aux pedigrees 100% pur jus où l’on peut lire : Stéphanie Barreau la diva sulfurique à la voix plaquée or (3,2 carats), Omar Benallal le ténor skyso-pavarotique ex vendeur à la criée marseillaise, Benoît Duc le baryton basque surnommé « gorge profonde » de Kakuetta et Stéphane Delincak le pianiste claidermaniaque médaillé d’or à St Jean Pied de Port. Les partitions interprétées ce soir seront tirées de la même saignée hystéricomique. Giuseppe Verdi titillera le défunt Michaël « roi de la pop », Vincenzo Bellini chatouillera au palais Prince et Félix Mendelssohn Bartholdy gratouillera Dalida tel un revers de plectre souple porté à la mandoline à Bambino. Tympans, osselets, cochlée et trompes d’Eustache résonneront de leurs meilleures vibrations grâce au bel canto mixé à la sauce paillarde et au chant grégorien. « L’opus à l’oreille » d’Acide Lyrique c’est à n’en pas douter l’élixir rédempteur qui dissout les otites séreuses des minots et vous fait mettre à la consigne le sonotone de mémé. Ce soir au jardin public en entrée libre et gratuite, plongez-vous dans l’Acide Lyrique pour mourir de rire.

PHOTO - Acide Lyrique où l’alchimie d’une troupe géniale qui désacralise le grand opéra – photo DR