REVEL : Un écrin médiéval pour un marché populaire d’excellence

Depuis l’entrée tarnaise via Lescout (D622), celle de l’Aude limitrophe vers l’horizon chaurien (D302) ou encore la descente plus serpentée et champêtre tracée sur les premiers flans de la Montagne Noire pour ouvrir l’accès haut perché au bassin de Saint Ferréol, Revel reçoit tout ce maillage routier comme un point de fusion naturel bouillonnant. A cette effervescence où résonne l’écho ambitieux d’une moderne « Bio Vallée Lauragais », le tracé orthogonal de la bastide médiévale joue aussi la convergence sur tout un réseau de rues guidées sciemment vers son cœur historique (la place Philippe VI de Valois) porté en fier étendard par une halle couverte surplombée d’un beffroi majestueux jadis tour de guet. Cet écrin du XIVe siècle, cadré par quatre galeries (levant, couchant, nord et midi) aux garlandes fraîches et ombragées lasurées de tout l’arc en ciel, accueille chaque samedi matin depuis l’an 1342 le marché classé parmi les « 100 plus beaux de France ». A la mairie monsieur Sartori en charge des marchés de plein vent évoque des chiffres qui ne trompent pas et qui justifient sans conteste une telle appellation due au syndicat des commerçants non sédentaires : « Notre marché est implanté sur 3 sites : la place Philippe VI de Valois et sa halle du XIVe siècle réservées aux métiers de bouche, les boulevards périphériques destinés aux prêt à porter, chausseurs et articles divers et enfin depuis 2009 la place de la mission qui accueille les artisans et créateurs d’arts. Soit environ 300 marchands au total dont près de la moitié tiennent un stand dans le cœur historique dédié aux métiers de bouche. Au final, cette logistique d’implantation assure un bon équilibre au marché qui draine un vaste public dans un rayon de 50 km autour de notre ville ». A travers des centaines d’étals bigarrés de somptueuses et alléchantes palettes maraîchères, horticoles ou pâtissières, le trafic nourri avec cabas ou caddies en main illustre cette marée humaine. Entre les piles de fruits et légumes, les alignements de spiritueux, les amas goûteux de salaisons ou les monceaux délicats de sucreries… les visiteurs adeptes de ces emplettes du samedi matin jouent amicalement des coudes pour passer une commande toujours satisfaite. Les pesées s’enchaînent, les sacs à provision se garnissent, les estomacs attendent patiemment leur tour, les sucs aux aguets. Le succès de cette activité commerciale populaire n’est pas prêt de s’estomper puisque selon les chiffres de la commission paritaire des marchés présidée par l’adjointe au maire Pierrette Espuny, 300 demandes téléphoniques de nouveaux marchands forains souhaitant s’acquitter d’un droit de place sont enregistrées chaque année pour seulement 5 à 10 requêtes satisfaites. Beaucoup de candidats pour peu d’élus donc… Mais l’intransigeance de cette sélection n’est-elle pas justement aussi le gage qui a naturellement imposé avec le temps l’excellence du marché revélois ?

PHOTO - Le cadre exceptionnel de la place Philippe VI de Valois a sa part de mérite dans l’excellence du marché revélois

Artisans fromagers ambassadeurs du bon goût

Comme une évidence, la démarche vers l’excellence a guidé ces deux jeunes artisans fromagers affineurs installés à Revel depuis 2008. Zacharie Masse (36 ans) et Marc Bergé (43 ans) ont ainsi additionné leur enthousiasme et leur talent en créant en plein centre ville - avenue de Toulouse - leur fromagerie sur l’emplacement d’une ancienne ébénisterie. Avec un atelier dernier cri doté de deux caves d’affinage bâties à l’ancienne avec plus de 6 tonnes de terre crûe, le duo de fromagers profite de l’aura du marché de Revel pour exposer aux marches des palais gourmands sa gamme de produits laitiers. Zacharie et Marc font l’article : « Dans notre atelier nous transformons les trois laits : vache, brebis et chèvre. Mais en amont nous veillons à sélectionner des laits fromageables c’est à dire à haute qualité protéique et de matière grasse et de fait issus d’élevages traditionnels dont le bétail se nourrit au pâturage. Sur cette garantie de qualité, nous avons élaboré exclusivement en lait cru une gamme d’environ 25 produits, des yaourts, fromages blancs, faisselles, tartinades, tommes, cabécous et autres fromages de caractère ». Installé le samedi matin à la « fraîche » sous la halle du XIVe siècle, l’étal de leur fromagerie « Marzac » (contraction des deux prénoms) flatte le savoir-faire artisanal du terroir lauragais. Ses meilleurs ambassadeurs de succulence sont la tomme de brebis (23€/kg), le fromage de vache à pâte molle baptisé « Le Lampy » (15€/kg) ou encore le camembert de chèvre « le Marzac » (4€/pièce) qui boucle ce podium gustatif. Sans oublier le dernier-né de saison, incontournable pour affronter les chaleurs estivales, le yaourt à boire « Marzop » aux arômes naturels de vanille, framboise et banane. Miam, Miam…Venez vite déguster !!

PHOTO - Marc Bergé fromager-affineur du centre ville revélois