« L’Herbe Folle », de la chlorophylle en gamme

La 13^ème édition de festival « 31 notes d’été » initié gracieusement par le conseil général de la Haute-Garonnea une nouvelle fois réussi son pari fondateur de rencontre entre culture et tourisme. Anecdotiquement, c’est au jardin public villefranchois - dans cet espace de fraîcheur et de végétation communal - que « L’Herbe Folle » a tissé ses ramifications musicales énergiques devant un demi-millier de curieux - sagement assis sur l’esplanade ou accroupi sur les bandes de pelouse - venu découvrir cette plante rare et virtuose. A l’aise sur la scène comme des géraniums au balcon, ce jeune quatuor d’auteur-compositeur poly-instrumentiste a embaumé jusqu’à l’ivresse l’assistance avec un répertoire original et exaltant où l’acoustique se disputait à des riffs plus amplifiés. Sans aucune entrave parce qu’ « [ils] dansent sur tous les styles sans s’arrêter sur aucun », leur palette musicale ratissait large : jazz, klezmer (style traditionnel des fêtes juives ashkénazes), valse, bourrée, java, tzigane, rock, jungle, dub (genre musical issu du reggae jamaïcain), drum'n bass … Autant de greffes qui déboussolaient parfois et réjouissaient souvent un auditoire attentif peu coutumier de ces orchestrations métissées. Dans ce flot de notes librement instrumentalisées, la musique alliée aux textes de Clémentine, Aladin, Rémi et Florent ne s’enferment sous aucune serre plastique pour se porter plutôt en étendard comme une symphonie déjantée de « plein chant ». Un concert 100% naturel qui s’offrait en épilogue scénique un tonitruant « Debout les morts ». Une piqûre amicale de rappel pour que leur musique rebelle colonise chaque plante verte installée ou potiche en devenir. Avec liesse, « L’Herbe Folle » sème à tous vents pour que pousse sa gamme sur toutes les jachères humaines.

PHOTO - L’Herbe Folle a oxygéné la scène villefranchoise