Clin d’œil : Histoire d’eau

Monsieur C. réside dans une ferme située à 3 kms du chef-lieu de canton villefranchois entre St Assiscle et St Brice. Isolée l’habitation n’a jamais été raccordée au réseau d’eau courante. Le coût du raccordement (environ 44 000 euros) dépassant le prix d’acquisition de la maison à l’époque (35 000 euros) il n’a jamais été envisagé ni par le propriétaire ni par la commune. Pour répondre à la consommation d’eau potable de son foyer monsieur C. va donc régulièrement dans les enseignes locales de la grande distribution pour acheter des packs d’eau. Depuis que les enfants ont quitté le domicile familial la consommation du couple en eau minéral est d’environ 1500 litres par an. De part cette dépense et face à ce manque de confort élémentaire, monsieur C. a tenté d’obtenir auprès de l’administration fiscale un dégrèvement sur sa taxe d’habitation qui s’élève tout de même à 452 euros. Récemment le centre des finances publiques adressait une réponse à la doléance de monsieur C. Cette missive de l’administration indiquait qu’après un examen attentif du dossier un dégrèvement lui était accordé pour un montant de 9 euros. Si l’on prend en considération le prix moyen d’un litre d’eau minérale (de 0,15 à 0,30€/l selon la marque) et un déplacement hebdomadaire (soit 52 par an) de 6kms aller-retour, le dégrèvement de 9€ est risible. Monsieur C. n’a plus qu’à revenir au puits en priant le ciel que la nappe phréatique sous-jacente ne s’est pas évaporée. Laurent Gales