Godefroy Calès, cet humaniste républicain

La généalogie familiale n’était pas son propos, une cousine avait déjà épuisé le sujet. Non, pour Jacqueline Soulié-Daunic, l’intérêt était ailleurs pour se porter plutôt sur l’histoire de sa propriété : la ferme de Bordenoble sur la commune de Renneville. Elle raconte ce déclic providentiel : « A la lecture des actes notariés anciens, j’ai découvert le nom d’un ancien résident Jean Jules Godefroy Calès (lire ci-dessous). Je suis tombé sur un véritable trésor, un homme pétri d’humanité, médecin des pauvres doté d’un engagement politique viscéralement républicain et puissamment enraciné dans la culture paternelle». Avec la passion de la documentaliste, Jacqueline épluche les archives départementales et communales sillonnant tout le Sud-Ouest de Bordeaux à Toulouse. De cette quête méticuleuse où à des articles de presse de l’époque (XVIIIème siècle) se mêlent des extraits épistolaires de correspondances privées et autres textes législatifs, madame Soulié-Daunic en a tiré une exposition magistrale à la mémoire de cet illustre villefranchois. Une vingtaine de panneaux synthétise la vie politique, le parcours professionnel et l’engagement militaire d’un homme profondément ancré dans son siècle celui qui justement allait voir l’avènement de la IIIème république. Inauguré dans les salons du club de la Flou del Laouraguès par les  présidents Jean Gleyzes et Pierre Izard et madame le maire Marie-Claude Piquemal Doumeng, le vernissage de l’exposition était honoré de la présence de l’arrière-petit-fils du Godefroy Calès le professeur Jean Luc Gouzi et son épouse. Un instant magique et émouvant entre la descendance et l’aïeul qui selon les mots de Jacqueline « voulait libérer les hommes des ravages de la maladie et du joug du pouvoir politique ».

Un parcours vers l’homme

Jean Jules Godefroy Calès est né le 24 juillet 1828 à Villefranche de Lauragais. Il suit des études de médecine à Paris puis Montpellier. Reçu docteur en 1854, il se fixe dans sa ville natale. Surnommé comme son père le « médecin des pauvres », il fait partie de nombreuses commissions sanitaires pour se découvrir sur le tard une passion pour la psychiatrie. Il dirige jusqu’à sa disparition en novembre 1899 l’hôpital psychiatrique Charles Perrens de Bordeaux.

Sa vie durant il est impliqué dans la vie politique locale. Il devient conseiller municipal de Villefranche de Lauragais de 1870 à 1875 puis maire de 1875 à 1890. Il est conseiller général du canton de 1880 à 1896. Il prend part aux luttes du parti démocratique contre l’Empire et accède à la députation de 1885 à 1889 où il siége avec la gauche radicale.

PHOTO - Mme Soulié-Daunic aux côtés du portrait de Godefroy Calès